L’HOMME VOLE, SE FAIT NOSTALGIE, VOLE
Ce n’est pas moi qui viens l’écrire si je suis l’Autre.
Je viens vivre tapi en attendant le son.
L’apparition brusque d’une trace laissée de côté.
Je viens transparent, avec le désir d’être traversé.
Je me laisse être, je laisse la soif avancer jusqu’au délire.
Quand la bouche sèche, quand le désert, quand mon père,
quand la triste mort compagne cesse de hurler,
je tends, tranquillement, mon regard sur tout l’impossible.
Et ce n’est pas que commence le vers ou que j’essaie de l’écrire.
Il y a quelque chose qui m’arrive que je n’enregistre pas,
un feu sans lumière,
un tumulte intérieur, quelque chose de plus que mes mots.
Et ainsi, sans les écrire, j’écris des vers.
Il y a soudain, des choses, dans mes mains, qui ne sont pas moi.
Il y a soudain, des choses, dans le monde, qui ne sont pas ma vie.
de Miguel Oscar Menassa
Traduit en français par Claire Deloupy